Campagne : Appel à la justice
pour les 30.000 prisonniers politiques exécutés en Iran durant l'été 1988
et faire traduire en justice les responsables de ce crime contre l'humanité
La révélation récente, le 9 août 2016, d’un enregistrement de la rencontre confidentielle entre l’ancien successeur de Khomeiny, l’ayatollah Hossein-Ali Montazeri et des membres de la « commission de la mort », responsable du massacre de 30 000 prisonniers politiques en été 1988 en Iran, a fait l’effet d’une bombe dans l’opinion publique iranienne. Montazeri a ensuite été destitué et assigné à résidence.
Voici quelques-uns des propos que Montazeri a tenus lors de cette étonnante rencontre à l’adresse des auteurs du massacre :
• « Le ministère du Renseignement (le Vevak) avait planifié (cette tuerie) et avait investi dessus. La personne d’Ahmad Khomeiny, fils de Khomeiny, disait depuis trois, quatre ans que les Moudjahidine (du peuple) doivent être exécutés, même ceux qui n’ont lu qu’un de leurs journaux, de leurs prises de position ou de leurs communiqués. »
• « Le fait d’exécuter (des prisonniers) sans qu’ils aient eu de nouvelles activités revient à dire que notre appareil judiciaire ne sert à rien.»
• « Pourquoi avez-vous exécuté quelqu’un que vous aviez déjà condamné à dix ans de prison ? »
• « On suspend les visites de parloir (des familles) et on déclenche une boucherie là-bas (dans les prisons), on les retire (des cellules) et pan ! Pan ! Mais où au monde on se comporte comme ça ? »
• « On a fait pareil en province, à Ahwaz (dans le sud-est) c’était horrible. »
• « On a exécuté quelqu’un. Après on a dit que sa sœur était accusée. Sa sœur était en prison depuis deux jours. Elle avait 15 ans. Il (le juge) a dit que son frère avait été exécuté, et qu’il fallait l’exécuter elle aussi... et elle a été exécutée. »
• « A Ispahan, on a exécuté une femme enceinte ! »
• « Le peuple va juger Khomeiny comme une figure sanguinaire et cruelle… Nous ne resterons pas toujours au pouvoir. »
• « Le peuple a le (principe) du Guide suprême en abomination. Je ne voulais pas que le guide suprême arrive à ça. »
• « Les Moudjahidine (du peuple) ne sont pas seulement des individus, mais une doctrine, une interprétation qui suit une logique. (…) ça ne se règle pas par des tueries. Au contraire, ça (la tuerie) va les développer. »
Les responsables
Tous les responsables de ce massacre occupent aujourd’hui des postes clés au sein du régime. Les membres de la commission de la mort désignés par Khomeiny et présents lors de la rencontre avec Montazeri sont les suivant :
Hossein-Ali Nayeri, juge pour l’application de la Charia, il est aujourd’hui chef de la Cour suprême compétente pour juger les magistrats,
Morteza Echraghi, procureur,
Ebrahim Raïssi, vice-procureur à l’époque, il est l’un des religieux les plus élevés du pouvoir. Il a été procureur général avant d’être nommé récemment par le Guide suprême Ali Khamenei à la tête d’un des plus puissants cartels religieux, politique et économique, la fondation d’Astane-Qods-Razavi. Il pourrait être candidat à la succession du Guide suprême
Mostafa Pour-Mohammadi, représentant du ministère du Renseignement au sein de la commission de la mort, il est actuellement ministre de la Justice du gouvernement d’Hassan Rohani.
Les autres responsables du massacre :
Gholam-Hossein Mohseni-Ejeï était représentant du pouvoir judiciaire auprès du Vevak à l’époque du massacre ; il est actuellement l’adjoint et le porte-parole du pouvoir judiciaire.
Ali Khameneï, qui était président de la République au moment du massacre, est l’actuel Guide suprême
Hachemi Rafsandjani, qui était président du Majlis (l’assemblée des mollahs), est chef du Conseil de discernement des intérêts de l’Etat
Hassan Rohani, qui était à l’époque l’adjoint du commandant en chef des forces armées, est président de la république
Des charniers dans tout le pays
Le régime n'a jamais reconnu ces exécutions ni fourni la moindre information sur le nombre de prisonniers tués où le lieu des fosses communes où ils ont été enterrés. La majorité des victimes purgeaient des peines de prison pour leurs activités politiques ou avaient terminé leur peine mais étaient toujours incarcérées.
Le carnage a commencé à la fin juillet et s'est poursuivie sans relâche pendant quelques mois. Quand il s'est arrêté à l'automne, plus de 30.000 prisonniers politiques, dont l’écrasante majorité était des militants de l'organisation des Moudjahidine du peuple d'Iran (OMPI), avaient été assassinés.
Les corps des victimes sont déposés dans des charniers à travers le pays.
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Exposition à la Mairie du 1er à Paris
pour la Journée internationale contre la peine de mort le 10 octobre 2016
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Rama Yade, membre du comité consultatif du CSDHI, a eu la gentillesse de répondre aux questions du CSDHI
Q: Lorsque vous étiez secrétaire d'Etat aux droits de l'Homme, vous aviez dit lors de la visite de Kadhafi en France : “Le colonel Kadhafi doit comprendre que notre pays n’est pas un paillasson, sur lequel un dirigeant, terroriste ou non, peut venir s’essuyer les pieds du sang de ses forfaits. La France ne doit pas recevoir ce baiser de la mort. » Que vous inspire la visite en France de Rohani le président du régime iranien ?
Rama Yade : La même chose. Cette visite est un tournant historique. La France ne doit pas céder à cette duperie d’un régime à double visage, ouvert sur l’extérieur mais fermé à l’intérieur. Nos entreprises ne doivent pas conclure des contrats commerciaux à n’importe quel prix. Nous risquons un jour d’être sévèrement jugés par l’Histoire. La France n’a pas le droit en tant que pays des droits de l’Homme de décevoir le peuple iranien. Ce serait trahir sa vocation d’être aux côtés des peuples qui se réclament des valeurs de liberté.
Etes-vous d'accord avec ceux qui avancent que Rohani est un modéré et qu'il es donc justifié d'améliorer les relations avec l'Iran? Est-il vraiment un modéré ?
Rien de ce qu’il fait ne tend à la modération. L’application de la peine de mort, y compris par pendaison publique, en fait un régime barbare. La censure, le confinement des femmes, les discriminations à l’égard des minorités ne sont pas l’illustration d’une quelconque ouverture. A cet égard, la faiblesse des Etats signataires de l’accord nucléaire n’en est que plus criante.
Que faut-il dire au monde des affaires qui appelle à davantage de commerce avec l'Iran et avance que la population iranienne en tirera aussi des bénéfices? Vous êtes d'accord ?
C’est faux. L’économie iranienne est majoritairement entre les mains de la police politique. Les Iraniens souffrent moins des sanctions que de ce rapt à grande échelle
Comment voyez-vous le rôle de l'Iran en Syrie? Des centaines de milliers de civils ont été tués par Assad qui est soutenu par le régime iranien. Peut-on ignorer une telle catastrophe ?
Là aussi, c’est par faiblesse que la coalition s’est tournée vers l’Iran. Ne parvenant pas à venir à bout de Daech, elle a fait appel à un Etat qui soutient Assad, le boucher de Damas, qui a 200.000 morts sur la conscience, s’il en a une. Je ne vois pas comment avec de tels alliés nous pouvons faire la leçon à Daech sur les droits de l’homme sans y perdre une partie de notre crédibilité.
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En Iran, les violations des droits de l’homme sont malheureusement quotidiennes. Face à l’augmentation frénétique des exécutions, nous lançons une campagne pour dénoncer les violations des droits humains dans le pays et demander l’arrêt des exécutions. Depuis que Rohani est à la présidence du pays, il a ordonné plus de 2.000 pendaisons. Les premières victimes de ces exécutions à la chaine sont les jeunes. Le rythme actuel est de 3 pendaisons par jour. Pour cette mobilisation, nous comptons sur chacun de vous pour briser le silence qui règne sur cette tragédie humaine. Diffuser ces informations, c’est faire reculer la barbarie et l’impunité.
Chaque clic contribue à sauver une vie. Pour symboliser les trois exécutions quotidiennes en Iran, nous posterons trois fois par jours sur Facebook et Twitter. Partagez, likez, retwettez commentez, pour la vie et pour la liberté !
Des personnalités disent Stop aux Exécutions en Iran
Le renouveau des liens avec l'Iran doit être fondé sur l'amélioration des droits de l'homme
Comme Hassan Rohani, président du régime iranien, envisage de se rendre à Paris ce mois-ci, des personnalités politiques, religieuses et du monde associatif en France ont rejoint une campagne de photocall en ligne pour exiger l'arrêt des exécutions en Iran. Elles exigent que les relations de la France avec le régime iranien soient subordonnées à l’amélioration de la situation des droits de l’homme et à l'arrêt des exécutions.
Soutenue par le CSDHI (Comité de Soutien au Droits de l'Homme en Iran), avec l'appui de dizaines associations, la campagne est baptisée #No2Rouhani et #StopExecutionsIran.
Les participants sont appelés à poster une (ou plusieurs) photos sur les réseaux sociaux (Twitter, Instagram, Facebook), avec les hashtag # No2Rouhani et #StopExecutionsIran
Les intervenants réunissent déjà un large éventail de personnalités françaises, y compris des dirigeants de la communauté musulmane française. Ils ont réaffirmé qu'il n'y a eu aucun signe de «modération» ni de «réforme» sous la présidence de Rohani. La situation des droits de l’homme en Iran ne s'est pas améliorée. Au contraire, elle s’est même considérablement détériorée. L'Iran a porté le nombre des exécutions par habitant à son plus haut niveau mondial. Plus de 2000 personnes ont été pendues en Iran durant le mandat du président Hassan Rohani, soit une multiplication par trois des pendaisons par rapport à son prédécesseur Ahmadinejad.
Enfin, parallèlement à la visite du président du régime iranien en France, un grand rassemblement est prévu à Paris le 28 Janvier contre les violations des droits de l'homme et les vagues d'exécutions en Iran. Un nombre considérable de personnalités et de citoyens français soutiennent d’ores et déjà l'appel à protester.
La pétition stop aux exécutions en Iran est une première étape essentielle. Nous comptons sur vous pour la signer et la diffuser autour de vous.
Le cœur brisé symbole de cette de cette campagne est à partager sans modération. Pour soutenir la défense des droits de l’homme en Iran, vous pouvez l’insérer dans vos profils et/ou y ajouter #No2Rohani et #StopExecutionsIran.
Nous avons besoin de vous pour contribuer à défendre les droits de l’homme en Iran : cliquez utile !
Manifeste de la Campagne :
Pour le respect des droits de l’homme en Iran :
•pour le droit à la vie et à la sécurité
•pour les droits des femmes
•pour les droits des minorités
•pour les droits des enfants
•pour le droit à la dignité
•pour la liberté de parler et de croire
•pour la liberté de choisir
•pour la liberté d’expression et l’accès à l’information