Les autorités iraniennes doivent immédiatement mettre un terme à leur intention d’amputer les doigts de six hommes.
Six hommes gravement menacés d’amputation des doigts
L’Iran les a reconnu coupables de vol à l’issue de procès iniques et d’ « aveux » obtenus sous la torture. Voici ce qu’a déclaré Amnesty International dans une analyse détaillée publiée le 4 décembre.
Le 27 novembre 2020, une source connaissant bien le cas de Hadi Rostami a informé le Réseau des droits de l’homme du Kurdistan (KHRN) sur les cas de Hadi Rostami et deux autres prisonniers. Ce sont Mehdi Sharafian et Mehdi Shahivand. Ils sont tous condamnés à l’amputation pour vol. Touraj Mokhtari, le juge superviseur de la prison d’Oroumieh, a déclaré au prisonnier que le Bureau d’exécution des jugements et les responsables carcéraux avaient demandé la livraison d’une machine à guillotine à la prison.
Le rapport d’Amnesty International révèle également des statistiques horribles fournies par un groupe de défense des droits humains. Il s’agit de la Fondation Abdul Rahman Boroumand. Selon ces statistiques, les autorités iraniennes ont, en moyenne, amputé au moins une personne tous les deux mois. Elles ont aussi fouetté au moins deux personnes chaque semaine depuis ces vingt dernières décennies.
Peines barbares d’un régime inhumain
Amnesty International a appris que les procureurs et les responsables de la prison centrale d’Orumiyeh ont pris les dispositions nécessaires pour livrer la guillotine à la prison. Ils ont l’intention d’amputer les doigts de six hommes. Il s’agit de Hadi Rostami, Mehdi Sharafian, Mehdi Shahivand, Kasra Karami, Shahab Teymouri Ayneh et Mehrdad Teymouri Ayneh.
Les autorités iraniennes préparent une fois de plus leurs instruments de torture pour mutiler intentionnellement des personnes par des châtiments corporels extrêmement cruels », a déclaré Diana Al-Tahawi, directrice adjointe du programme Moyen-Orient et Afrique du Nord d’Amnesty International.
« L’amputation est une torture qui porte un sceau judiciaire. Elle constitue un crime grave au regard du droit international. Nous demandons instamment aux autorités iraniennes d’annuler immédiatement les peines d’amputation. De supprimer de la loi toutes les formes de châtiments corporels et d’indemniser effectivement les victimes », a-t-il ajouté. Selon les peines prévues pour certains types de vol dans le code pénal islamique, la justice a condamné les six hommes à l’amputation de leur doigt droit pour vol. Les procès de ces hommes ont été extrêmement inéquitables. Au cours des enquêtes, la justice les a privés d’accès à un avocat. Les tribunaux ont prononcé des peines basées sur des aveux obtenus sous la torture.
L’inquiétude concernant l’application des peines d’amputation s’est accrue lorsque les procureurs de Téhéran ont récemment flagellé le 24 décembre le militant des droits des travailleurs Davood Rafiei pour avoir « insulté » le ministre du travail.
Amnesty International appelle la communauté internationale à s’opposer à ces peines
« Amnesty International appelle la communauté internationale, y compris l’Union européenne et ses États membres, ainsi que les organes des Nations unies chargés des droits humains, à prendre des mesures immédiates pour empêcher les autorités iraniennes d’amputer les doigts de ces six personnes », a déclaré Diana al-Tahawi.
« Le pouvoir judiciaire, les procureurs et les autorités pénitentiaires responsables de l’émission et de l’exécution de ces actes de torture doivent être jugés dans le cadre d’un procès équitable », a-t-elle ajouté.
Selon la Fondation Abdul Rahman Boroumand, au cours des deux dernières décennies, les autorités iraniennes ont amputé au moins 129 personnes. Elles ont aussi fouetté au moins 2 134 personnes, dont 17 enfants.
Source : Kurdistan Human Rights Network