Le chef adjoint de la police iranienne a ordonné le recours à la violence contre les personnes arrêtées alors qu’elles brandissaient des machettes. C’est ce que nous a révélé une vidéo de l’agence de presse officielle IRNA. Le reportage montre l’arrestation de plusieurs soi-disant « fauteurs de troubles » ou « voyous. » Les forces du régime leur ont bandés les yeux et les ont obligés à s’asseoir par terre. « Si vous détenez quelqu’un pendant un affrontement et que je le vois se tenir ici indemne, vous devez répondre à la question de savoir pourquoi il est indemne », dit le chef adjoint de la police, Qasem Rezaei, aux policiers qui se tiennent autour de lui.
« S’il porte une machette pendant un affrontement, je dois le voir avec un bras cassé. Je dois le voir tomber. S’il porte une machette et qu’il effraie les gens, vous devez lui casser la jambe », ajoute-t-il.
« Oui, commandant bien sûr », dit un officier de haut rang qui se tient à côté de lui dans le reportage vidéo.
Qasem Rezaei a également laissé entendre que les suspects n’avaient aucun droit et que la police avait eu la gentillesse de les laisser vivre.
« Le suspect a des droits jusqu’à ce qu’il soit remis à la justice. Le fait qu’il soit vivant… c’est la loi. La loi dit qu’il doit rester en vie. La loi dit qu’une personne qui crée la terreur et la peur est un moharebeh (ennemi de Dieu) », a-t-il dit en termes vagues.
Alors que même selon les lois iraniennes, un tribunal doit se prononcer sur les accusations portées contre un suspect.
Moharebeh ou « inimitié contre Dieu » est un terme vague utilisé contre les dissidents et toute autre personne qui menace la « sécurité » du régime.
Avant cela, le 25 décembre, la télévision officielle a diffusé un reportage intitulé « Les balles attendent les perturbateurs de la sécurité ». Il a cité des responsables de police qui ont déclaré qu’ils ouvriraient le feu directement sur les voleurs de téléphones et de voitures.
Le reportage montrait des images de voleurs abattus. On a également vu une voiture appartenant à des voleurs tandis que le chef du poste de police de Shahrak-e Qarb à Téhéran a déclaré : « Ils ont tiré sur les pneus cette fois-ci. La prochaine fois, ils leur tireront dessus. »
La police iranienne est connue pour sa brutalité. Mais les nouveaux commentaires du chef adjoint de la police Qasem Rezaei, encouragent de manière flagrante la violence contre les détenus. Ces propos ont tout de même choqué de nombreux analystes.
Fin 2020, les médias officiels iraniens ont publié plusieurs vidéos et reportages sur la brutale dégradation publique de la population locale. Elle a été accusée de « comportement de voyou public. » Les hommes ont défilé dans des camions de police. Et les forces de sécurité masquées les ont giflés et malmenés, les obligeant à se « repentir » en public. Les soi-disant « criminels » ont défilé en public avant d’être jugés et officiellement inculpés quelques jours seulement après leur arrestation.
Lors d’un autre incident, fin octobre 2020, on a appelé la police pour régler un conflit familial. Ce dernier a conduit à la mort de Mehrdad Sepehri, 30 ans. Il est mort parce que la police l’a aspergé de gaz poivré et battu en public. Il était alors menotté à un poteau à Mashhad, dans le nord-est de l’Iran. Sa famille a déclaré qu’il avait suffoqué à cause du spray au poivre.
Source : Iran News Wire